Si l’on en croit la tendance actuelle et les articles qui fleurissent sur le sujet, la recette du bonheur au travail passerait par un investissement massif des employeurs dans leurs employés : voyages exotiques, barista in-house, cadeaux de bienvenue, table de ping pong, il n’y a pas de limite pour les entreprises prêtes à payer. Le bonheur des employés aurait donc un prix et il « suffirait » aux employeurs de sortir leur chéquier pour accroître l’engagement de leur équipe. Malheureusement, la réalité n’est pas aussi simple et les employeurs qui ne voient pas au-delà de la donne matérielle ne parviendront pas à conserver l’engagement et l’implication de leurs employés.
Dans le contexte actuel de pénurie de main d’œuvre, une véritable guerre des talents fait rage et les entreprises n’ont qu’un mot à la bouche : la rétention des employés. Le simple fait d’utiliser le mot rétention (du verbe retenir, sous-entendant ainsi « contre leur volonté ») m’apparaît révéler un enjeu bien plus important qui mérite réflexion : en tant qu’employeur, souhaitez-vous vraiment retenir ceux parmi vos employés qui veulent partir ? Voulez-vous que vos employés restent dans votre compagnie parce que vous leur offrez des voyages ou un abonnement au gym ?
L’engagement des employés dans une compagnie est aujourd’hui une valeur autant surveillée que le Bitcoin. Mais au-delà des chiffres qui mesurent le taux d’engagement, il serait intéressant d’analyser les motivations derrière l’engagement des employés. Car je ne pense pas que les employés les plus gâtés soient nécessairement les plus heureux au travail.
Le bonheur au travail (et donc l’engagement des employés) relève d’un principe simple, mais souvent oublié : la confiance. Faites confiance à vos employés dès le premier jour plutôt que d’en faire une récompense qu’ils doivent mériter. Vous verrez, leur engagement et leur productivité seront décuplés. Déterminez leurs responsabilités et objectifs et laissez-les développer leur travail à leur manière, encouragez-les à essayer des nouvelles choses et acceptez qu’ils puissent échouer. En encourageant ainsi vos employés à faire preuve d’initiative, vous les responsabilisez. Et parce que personne n’aime décevoir, ils redoubleront de motivation car ils le feront pour atteindre leurs objectifs et honorer votre confiance et non pour rayer les tâches d’une liste que vous avez écrite.
« Ça ne m’intéresse pas de surveiller nos employés. Je préfère mille fois les regarder aller, apprendre, cheminer et les coacher dans leur parcours. » Louis Lachapelle, Président A+
Cette façon d’envisager l’engagement des employés nécessite un recrutement beaucoup plus rigoureux et qualitatif. Vous ne recrutez pas une personne pour lui dire ce qu’elle doit faire, vous recruter un collaborateur pour qu’il vienne contribuer à l’entreprise.
Bien sûr l’environnement de travail est important et je ne dis pas que le bonheur au travail ne passe pas par un minimum de confort, mais si vous souhaitez que vos collaborateurs soient engagés au sein de votre compagnie pour de bonnes raisons (et pas pour des futilités), faites-leur confiance, développez leur potentiel et valorisez-les !
Auteur: Charlotte Van Der Haegen